Bossuet, langue dynamique – Agnès Lachaume


Le mercredi 11 février, à 18 heures, dans la salle de conférence « Clémence Isaure », Hôtel d’Assézat,  Agnès Lachaume, professeur en classes préparatoires, qui vient de présenter avec grand succès une thèse sur Bossuet, évoquera pour nous la langue de ce considérable personnage du XVIIème siècle, dont le nom est si connu, et dont l’œuvre, est généralement, pour nous, si peu fréquentée. On ne souvient, en général, que de « Madame se meurt, Madame est morte »….  On sait que « l’Aigle de Meaux » a parlé, qu’il a apostrophé le roi, qu’il est un modèle pour l’art oratoire, mais on ne trouve presque plus rien de ses écrits en éditions faciles d’accès.  Cependant, alors qu’il est aujourd’hui question de trouver, dans l’espace politique, en langue française, une parole pour les religions, l’art et les leçons de Bossuet sont peut-être encore à méditer. YLP

Bossuet. Langue dynamique.

L’Aigle de Meaux n’est plus considéré comme le meilleur représentant français de l’art de parler – loin s’en faut ! Sa prose sacrée, sacralisée, si classique qu’elle est devenue presque étrangère, comment peut-elle encore nous plaire ? N’est-elle pas « langue morte » ?

Le dynamisme de la langue de Bossuet saura pourtant nous arrêter. Née pour emporter l’adhésion en s’effaçant devant la parole divine, elle joue de multiples effets – tout en s’en défendant.

 

Langue concrète et imaginative ;

langue éminemment musicale, qui ne s’attarde guère sur ses propres beautés ;

langue souvent sue par cœur, remémorant le latin de la Bible et des Pères ;

langue tissée pour fédérer l’écoute de la communauté des fidèles, mais stimulant chaque auditeur, invité à reprendre les mots qu’elle lui livre, pour forger le lyrique langage de sa propre prière.  AL